Réussir sa startup innovante par Stanley Robotics
Réputée pour ses levées de fond, sa technologie innovante, ses reportages à la télévision et ses articles dans la presse, Stanley Robotics fait partie des plus belles réussites de startups innovantes françaises. L’entreprise, lancée en janvier 2015, développe une solution de robot voiturier majoritairement implantée dans les aéroports. En garant densément les voitures, le robot réduit l’espace occupé par les véhicules, permettant ainsi d’accueillir plus de voitures dans les mêmes parkings. La startup participe ainsi à la croissance du trafic au sein de l’aéroport, tout en limitant l’impact environnemental. Les voyageurs sont gagnants aussi : moins de temps à chercher une place libre, moins de stress à l’idée de rater son avion, moins de temps de marche pour y accéder et votre voiture est à l’abri des conducteurs indélicats. Stéphane Evanno, COO de Stanley Robotics, prend le temps de partager ses secrets de réussite ! Les concepts abordés peuvent être évidents, pourtant, ils sont souvent mal appliqués par les startups innovantes.
Trouver au moins un client payant, dès le début !
La démarche de Stanley Robotics
Travailler pour les aéroports n’était pas prévu initialement. Cette idée est née en voyant une personne utiliser un car-mover, un engin qui prend les deux roues d’une voiture et qui permet de déplacer la voiture en tirant manuellement le car-mover. Pour Stanley Robotics, la robotique devait automatiser ce procédé.
Après avoir eu cette idée, les fondateurs ont cherché quel client présentait les points de douleurs les plus nombreux. Par leur éducation au monde des startups, ils ont émis l’hypothèse que leur idée ne valait rien et que la vraie valeur réside dans le problème. Ils se sont donc appliqués à trouver un client pour lequel le point de douleur était suffisamment important pour valider leur idée et la poursuite du développement du projet.
Leur objectif était d’identifier le marché pour lequel leur solution allait apporter le plus de valeur ajoutée rapidement.
Il n’est pas toujours aisé d’identifier le bon marché. Un avantage pour une startup innovante : les aéroports sont assez peu familiers avec les technologies de robotisation et d’intelligence artificielle. De plus, Stanley Robotics ne cherchait pas un partenaire qui les aurait aidés à développer techniquement leur technologie mais un partenaire complémentaire disposant d’une culture différente. La problématique des aéroports était exploitable pour eux : chaque année, le trafic augmente de 10%. Sur un aéroport attirant 10 millions de visiteurs annuellement, cela représente 1 million de passagers en plus chaque année. Un peu plus d’un tiers de ces futurs visiteurs se gareront dans les parkings. Le point de douleur des aéroports est identifié : comment faire pour accueillir de nouveaux visiteurs dans un espace où il n’y a plus de place et très coûteux à étendre verticalement.
Avant de commencer à concevoir une solution technique et de réaliser des prototypes, la société Stanley Robotics est allée à la rencontre du marché. C’est une étape fondamentale et Stéphane conseille aux startups d’aller parler à autant de clients que possible.
Grâce à une concept-video, qu’Aurélien et Clément (ses associés) nomment “la vidéo faite avec du scotch”, ils ont filmé un car-mover qui se déplaçait tout seul. En réalité, les manettes étaient bloquées par du scotch et la machine était tirée. Cependant, cela a permis à des clients potentiels de se projeter. Cette vidéo a engendré beaucoup de rencontres avec des gestionnaires de projets : parking, loueurs de voitures, constructeurs automobiles …
Travailler avec un grand groupe en tant que startup
Les conseils de Stéphane pour une bonne coopération
Dans le cas de Stanley Robotics, la construction de leur robot s’est faite techniquement chez eux. Mais pour être exploitable, il était indispensable qu’il soit co-construit avec les équipes des aéroports. Selon Stéphane, la difficulté se trouve dans l’équilibre pour faire travailler ensemble une startup qui a ses propres contraintes, temporalités et ambitions et un grand groupe qui est régi par d’autres forces. Le pilotage du projet par Dynergie, cabinet de conseil en innovation, et la coordination des acteurs ont été des éléments clés dans la réussite du projet.
Entre grands groupes et startups, travailler en bonne coopération n’est pas toujours simple. Les grandes entreprises ont beaucoup de compétences et il faut parfois les aider à s’exprimer en raison de l’éclatement des parties prenantes (l’effet de silotage est plus important). La question que doit se poser une startup est la suivante: “ai-je bien compris l’organisation du grand groupe avec lequel je vais travailler ?”. Il faut connaître les acteurs clés, leurs rôles, leurs contributions, etc… et les interroger avant d’aller trop loin dans le projet. Autrement, ce dernier peut-être très vite balayé par le jeu d’acteurs.
Le piège des grands groupes est de « pousser » de l’innovation mais de moins approfondir la démarche, contrairement aux startups, qui savent à quel point l’innovation doit répondre à un vrai problème, un vrai marché et nécessite d’avoir rapidement un produit en phase avec le marché.
Créer sa startup est une aventure humaine
Fédérer une équipe complémentaire
Stéphane, COO de Stanley Robotics, a beaucoup fréquenté le monde des startups. Son objectif : faire de l’innovation qui soit directement de “l’innovation business”. C’est cette vision qu’il a souhaité appliquer à sa startup. Réussir sa startup implique beaucoup de sacrifices.
L’ensemble de l’équipe chez Stanley Robotics s’implique fortement sur le projet, tout le monde sait pourquoi il est là et ce qu’il a à faire. C’est une aventure humaine. Il le dit lui-même : “J’ai l’impression d’avoir rajeuni de 10 ans.”
C’est du fun tous les jours, des choix stratégiques à prendre collectivement au quotidien et personne dans l’équipe ne se tourne les pouces
Stanley Robotics dépasse désormais les 50 personnes. La startup est en perpétuelle évolution et de nouveaux employés sont recrutés régulièrement.
Selon Stéphane, pour bien réussir sa startup, un bon noyau de fondateur aux compétences complémentaires est indispensable.
L’envie de fonctionner avec Aurélien, CTO, et Clément, CEO, est apparue car Stéphane pouvait leur procurer la vision business qui leur manquait.
Recruter les premiers profils
Le recrutement a été une étape difficile pour Stanley Robotics. Le manque d’expérience en recrutement des fondateurs les empêchait d’identifier les bons profils pour la startup en fonction de ses besoins.
Désormais, ils ont développé une méthode de recrutement. Ils ont défini des valeurs et ils les vivent au quotidien. Ces valeurs sont devenues leur guide de recrutement. Par exemple, une de leur valeur est “Own the company”: ils donnent des parts de l’entreprise à chaque nouvel employé.
Trouver un premier client payant dès le début, travailler avec des grands groupes ou fédérer une équipe sont des concepts qui font régulièrement défaut à la réussite de startups innovantes. Stanley Robotics a su rebondir et réajuster la vision de son approche en apprenant de ses erreurs. C’est grâce à cette agilité que l’entreprise est devenue est une des plus belles réussites de startups innovantes françaises en seulement quelques années.
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Serial entrepreneur, ingénieur, scientifique incorrigible, passionné d'innovation, expert Lean Startup, activiste d'un monde meilleur. Mon métier est simple : transformer les idées de projets innovants en entreprises rentables à forte croissance. Pour ce faire, pas de meilleure stratégie que de focaliser la proposition de valeur jusqu'à ce que les clients rêvent de pouvoir acheter. Ensuite, c'est 100% action : vendre, convaincre, développer, livrer et avancer. Pour les porteurs de projet, travailler avec moi peut être éprouvant. Mais c'est aussi la garantie d'avancer à la vitesse de l'éclair, et d'éviter de passer plusieurs années de sa vie à vivoter sans avancer sur un projet.